Le Musée de l’Électricité Hippolyte Fontaine a fêté ses 30 ans le samedi 15 octobre 2022.

La célébration de cet événement a débuté à 11 heures par une réception des personnalités locales : Monsieur le député Benoît Bordat de la 2ème circonscription de Côte d’Or, Mme Christine Martin, 3ème adjointe au Maire de Dijon, déléguée à la Culture, Animation et Festivals, Monsieur Jean-François Dodet, Maire de Saint-Apollinaire, Monsieur Pierre Chaillot, président de l’ACEL.

 Cet événement et d’autres ont eu lieu sous le chapiteau installé, pour l’occasion, à côté du bâtiment du Musée situé dans l’enceinte du Centre sportif de Dijon Métropole basé sur le territoire de la commune de Saint Apollinaire.

La photo d’Hyppolyte Fontaine fut dévoilée et des discours amicaux et de soutien furent prononcés. Il s’en est suivi un verre de l’amitié qui a réuni plus de 120 invités dont certains des fondateurs du Musée de 1992.

L’après-midi, plusieurs conférenciers ont présenté divers aspects de la distribution de l’électricité en France.

M. Jean-François Tavernier, ingénieur d’EDF, a présenté le réseau électrique français de distribution à partir du 400 000 volts pour décroître au 235 000 puis au 63 000 puis au 20 000 et en final au 380-220 volts. Les surcharges exceptionnelles liées à des événements ou à des besoins ont pu provoquer des ruptures des réseaux en Europe en cascade (chute d’arbre…) provoquant un échauffement des câbles du fait des courants reportés importants … Ces événements sont pris en compte pour gérer les réseaux.

M. Jacques Jacquenet, président du SICECO, Territoire d’Énergie Côte d’Or, a présenté les missions de cet organisme qui s’adressent aux 675 communes du département dans lesquelles habitent plus d’habitants que dans l’agglomération dijonnaise. Parmi les missions du SICECO : distribution d’électricité,  de gaz et de chaleur, éclairage public, bornes de recharge électriques… Le conférencier a aussi rappelé l’historique des attributions des communes depuis 1884 et l’obtention toute récente du bouclier tarifaire d’électricité pour les petites communes.

M. Jean-Marie Faivret, président de l’AFE Bourgogne (Association Française de l’Eclairage) a présenté non seulement les problématiques auxquelles les communes sont confrontées du fait de l’évolution des technologies des lampes LED notamment mais aussi de l’évolution importante des coûts de l’énergie électrique  se traduisant par une dépense pour l‘éclairage public pouvant représenter 40% pour une petite commune. Faut-il changer toutes les sources d’éclairage en même temps qui arriveront en fin de vie simultanément ? Faut-il couper l’éclairage public la nuit ?  Les conséquences se traduiront par une imposition locale susceptible d’augmenter.

En complément, plusieurs expositions sur panneaux sont présentées sous le chapiteau :

L’histoire de l’électrification à Dijon et en Côte d’Or par Christiane Choux ;

Louis Pasteur, une étoile filante dans le ciel dijonnais, quelques rencontres autour de la physique et de la chimie par Michel Pauty ;

Hippolyte Fontaine : Pour un usage industriel de l’électricité.

Au total ce sont plus de 250 personnes qui ont participé aux festivités de ce 30 ème anniversaire que ce soit sous le chapiteau ou à l’intérieur du Musée pour des visites guidées

Puis le Musée de l’électricité a célébré la Fête de la Science

FÊTE DE LA SCIENCE le dimanche 16 octobre 2022

Les conférences et expériences ont célébré de grands scientifiques au cours de cette journée, notamment au travers des expositions toujours présentes sous le chapiteau.

A cette occasion, le chapiteau et le Musée ont accueilli plus de 100 personnes au cours de la journée.

Le parcours scientifique de M. Hippolyte Fontaine a été présenté par Bernard Quinnez qui a précisé le rôle primordial d’Hippolyte Fontaine dans le domaine de l’électricité.

A la demande du Président, Bernard Quinnez est revenu sur la première expérience de transport d’électricité réalisée à Vienne en Autriche, lors de l’exposition universelle de 1873, par Hippolyte Fontaine, administrateur de la Société Gramme. Si cette expérience a fait date, il n’existe que deux documents qui la concernent.  Le premier est le livre de Fontaine consacré à l’exposition et publié en 1874 : « Description des machines les plus remarquables et les plus nouvelles à l’exposition de Vienne en 1873 » L’information est sommaire : l’objectif visé est la démonstration de la réversibilité de la dynamo. La machine Gramme principale, actionnée par un moteur à gaz, produisait de l’électricité qui était envoyée dans une deuxième machine Gramme de plus faible dimension, laquelle agissait en véritable moteur. Les essais réalisés ont démontré non seulement la réversibilité mais également la possibilité de transmettre une force à longue distance.

Il faut attendre en 1885 la publication d’une note de Fontaine, sur les transmissions électriques, dans le Bulletin technologique de la société des anciens élèves des écoles nationales d’arts et métiers, pour avoir un compte rendu détaillé du déroulement de l’expérience, des matériels mis en œuvre, des difficultés rencontrées et des solutions apportées par Fontaine. Ce dernier reconnait qu’il s’était formé depuis une série de légendes inexactes.

Ce problème du transport dont Fontaine a seulement montré la faisabilité, c’est à partir des années 1880 que deux Français, Marcel Deprez et Lucien Gaulard, vont s’atteler à le résoudre mais en choisissant des voies différentes. Marcel Deprez, physicien déjà reconnu, pense comme la majorité des électriciens que la solution passe par le transport du courant continu à haute tension. Lucien Gaulard préconise, en revanche, l’utilisation du courant alternatif. Il dépose en 1882 avec l’Anglais Gibs un brevet pour un nouveau système de distribution de l’électricité dans lequel il décrit un appareil qu’il baptise générateur secondaire qui est sans conteste la première réalisation du transformateur. Le grand vainqueur de cette confrontation est Lucien Gaulard même si les électriciens mettent du temps à reconnaitre ses mérites et s’il meurt tristement en 1888.Gaulard est le père de la technologie du courant alternatif, celle qui a permis effectivement à l’électricité de bouleverser la société.

Bernard Quinnez a publié un livre, en vente au Musée, “Hippolyte Fontaine (1833-1910), de la rue des Godrans au château de Monte-Cristo”.

Des expériences historiques ayant trait aux travaux d’ André-Marie Ampère ont été présentées par Michel Jannin dans le Musée à de nombreux visiteurs.

A 17h00, une salle du Musée consacrée au cinéma et à la photographie a été baptisée Salle Roger CUVILLIER et inaugurée en présence de descendants de sa famille qui ont mis en relief sa modestie. Nous lui devons la création du Zoom qui était dénommé « Pan Cinor » par ses inventeurs ; des exemplaires sont exposés au Musée. Son inventivité a concerné aussi d’autres sujets pour lesquels il a produit une trentaine de brevet. (Voir video).

Nous remercions les partenaires qui ont contribué financièrement, par leur présence et par leur communication, à la réussite de ces deux journées :

Dijon Métropole et la Ville de Dijon

La Ville de Saint Apollinaire

Le SICECO, Territoire d’Énergie Côte d’Or

L’Association Française de l’Éclairage (AFE)

Le Pavillon des Sciences – CCSTI Bourgogne Franche Comté/Université de Bourgogne

Voici, en photos, les temps forts de la journée du 15 octobre 2022.